Programme de l'Agrégation anglais 2009 interne Détails sur le programme de l'agrégation d'Anglais 2009 interne : Shakespeare's King Lear, Charlotte Bronte's Jane Eyre, Richard Ford's A Multitude of Sins 29-05-2008
Programme définitif paru le 29 Mai 2008.
- William Shakespeare, King LearEd. Reginald Foakes, Londres, The Arden Shakespeare, 1997.(N. B. L’édition New Penguin Shakespeare
sera utilisée à l’oral).
- Charlotte Brontë, Jane Eyre (1847). Londres, Norton Critical Edition (3rd edition), 2000.
Film de Franco Zeffirelli (1995).
- Richard Ford, A Multitude of Sins (2002). New York, Vintage Contemporaries, 2003.
Civilisation
-
L’empire de l’exécutif: la présidence des États-Unis de Franklin Roosevelt à George W. Bush (1933-2006).
Des trois pouvoirs de l’État fédéral américain,
c’est certainement la présidence qui s’est le plus
profondément transformée depuis la période
fondatrice : aujourd’hui, même les plus forts partisans
de l’exécutif parmi les Fédéralistes peineraient
à reconnaître une institution qu’ils avaient
façonnée en contrepoint de la monarchie
anglaise et de ses dérives autocratiques menaçantes
pour les libertés civiles. Pour autant, cette
évolution reste récente puisque c’est uniquement
avec l’élection de Franklin Roosevelt en
1932 que l’on assiste à une redéfinition pérenne
de l’exécutif américain, qui commence avec le
Vingtième Amendement (1933). Dans un
régime politique qui ne change que par crise, les
années du New Deal et de la Deuxième guerre
mondiale sont marquées par une première
concentration du pouvoir dans les mains de la
présidence selon les deux axes, horizontal et vertical,
de la division du pouvoir aux États-Unis.
L’urgence économique, puis diplomatique et
militaire, l’homogénéité partisane à la tête de
l’État, la mise en retrait de la Cour suprême après
l’épisode du Court Packing Plan de 1937, enfin
la nécessité de l’union nationale après le
7 décembre 1941 participent tous à la “présidentialisation”
du régime américain. Les présidents
Truman et Eisenhower, malgré des pratiques
différentes de l’exécutif, stabilisent l’institution,
inaugurent ses nouveaux contours après la ratification
du Vingt-Deuxième Amendement
(1951) et pérennisent aussi, dans le cadre de la
Guerre froide, l’idée de la nécessité du consensus
Congrès-Présidence en politique étrangère
dans deux périodes de “cohabitation” (divided
government), 1947-1948 et 1954-1960. John F.
Kennedy inaugure, lui, l’ère de la “personnalisation”
de la présidence. Construction d’un rapport
direct avec les électeurs, isolement par rapport
au Congrès : deux caractéristiques de ce que
l’historien Arthur Schlesinger appellera la “présidence
impériale” se mettent en place. La présidence
de Lyndon B. Johnson se révèle à la fois
transformatrice dans son installation d’un nouveau
rapport entre les trois pouvoirs-avec une
période d’extraordinaire productivité législative
et d’alignement idéologique avec la Cour
suprême sur une refondation/expansion des
droits individuels-en même temps qu’accélératrice
de l’isolement de la présidence autour du
débat sur le Vietnam qui creuse le “déficit de crédibilité”
(credibility gap). Richard Nixon, à partir
de 1969, accentue la césure entre la Présidence
et ses contre-pouvoirs, utilisant avec
habilité dynamique les pouvoirs du président de
commandant en chef des forces armées, de chef
de l’État ou encore de “législateur en chef”. On
entre alors dans une logique d’affrontement
direct avec le Congrès autour des pouvoirs de
guerre, du budget et de la politique étrangère qui
débouche sur la crise du Watergate et l’humiliation
de la présidence. Gerald Ford et Jimmy Carter
contribuent, chacun à leur manière, à réparer
l’institution ou à l’humaniser, une entreprise
paradoxale et contradictoire qui n’est, avec le
recul de l’histoire qu’un prélude à la restauration
qu’opère Ronald Reagan (1981-1989). Si le
“grand communicant” réconcilie l’Amérique
avec la Maison Blanche et dessine les contours
d’une présidence moderne forte, il relance aussi
le débat sur la compatibilité entre efficacité et
principes fondateurs, dans le débat sur les nominations
judiciaires (Robert Bork) mais surtout
sur l’affaire Iran-Contra. L’ancien gouverneur
de Californie démontre aussi que la présidence
est devenue une institution essentiellement perturbatrice
dont le pouvoir réside dans sa capacité
à déplacer les rapports de force à son profit.
George H. W. Bush, à contrario, Bill Clinton,
avec des objectifs différents sur la scène nationale
comme internationale, en feront la démonstration.
Avec George W. Bush, on parvient à une
théorisation extrême de la présidence moderne :
expansion des pouvoirs de la vice-présidence,
“exécutif unitaire” (unitary executive), “déclarations
de signature” (signing statements), combat
pied-à-pied avec les tribunaux et le Congrès
sur le traitement des prisonniers de Guantanamo,
redéfinition/expansion des pouvoirs présidentiels
de mener la guerre sont autant de
signes d’une nouvelle “impérialisation” de
l’exécutif américain, qui fait suite à la rupture
institutionnelle qui suit les attentats du 11 septembre
2001.
Dans l’étude de cette évolution rapide de l’institution
dans la période moderne, on prêtera une
attention toute particulière aux points suivants :
- les différentes théories de l’exécutif telles que
mises en avant lors du moment constituant et
leur réinterprétation et utilisation dans la
période moderne
- la jurisprudence des tribunaux et en particulier
de la Cour suprême sur la définition des pouvoirs
de l’exécutif
- les grands affrontements Présidence/Congrès
ou Présidence/Cour suprême, notamment la
crise de 1937, le 80ème Congrès (1947-1948),
le War Powers Act (1973), puis les commissions
d’enquête du Watergate, le pardon de Richard
Nixon par Gerald Ford, la crise Iran-Contra, la
mise en accusation (impeachment) de Bill
Clinton et enfin l’autorisation donnée par le
Congrès en octobre 2002 au Président Bush
d’utiliser la force en Irak.
- les contours de la cohabitation à l’américaine
(divided government)
- la légitimation du pouvoir présidentiel par le
suffrage (aspect de la question qui implique la
connaissance des grandes évolutions du corps
électoral américain, ainsi que des modes de
sélection des présidents).
-
Le débat sur l’abolition de l’esclavage en
Grande-Bretagne : 1787-1840
Les Britanniques se mobilisèrent contre le com-
merce des esclaves dès 1787, alors que leurs
colonies sucrières dans les Caraïbes -et les treize
colonies qu’ils venaient de perdre en Amérique
du Nord -, s’étaient développées grâce à l’arrivée
massive d’esclaves africains. C’était donc à l’un
des éléments du commerce florissant de leur
propre Empire qu’un groupe d’hommes et de
femmes, Quakers et Anglicans, issus de la classe
moyenne, s’attaquèrent dès 1787, en fondant The
Society for the Abolition of the Slave Trade à
Londres. Thomas Clarkson, Granville Sharp,
Josiah Wedgwood et William Wilberforce entre
autres, s’engagèrent dans une campagne contre
le commerce des esclaves sur le terrain parle-
mentaire, en ayant au préalable mobilisé la
société britannique par le biais de pétitions et de
publications. En 1788 et 1792, le Parlement reçut
des milliers de signatures (500 pétitions) issues
de comités provinciaux contre l’esclavage. Le
“lobbying” de la Société contre l’esclavage
auprès du Parlement déboucha finalement sur la
loi de 1807 qui interdisait le commerce des
esclaves dans l’Empire britannique.
Le débat autour de l’esclavage prit une place
centrale dans les premières décennies du XIXe
siècle car cette cause correspondait aux aspira-
tions humanitaires et économiques de la nouvelle
classe moyenne qui gagnait progressivement en
puissance dans la sphère politique. La cause des
esclaves ralliait une majorité de la population,
sans distinction de classe ou d’église (plus de 800
pétitions contre l’esclavage adressées au Parle-
ment en 1814, ou au Prince Régent en 1828).
En 1833, le Parlement britannique déclara
l’émancipation de 750.000 esclaves sur le
million que comptaient les îles des Caraïbes,
après avoir reçu 5000 pétitions, signées par un
million et demi de Britanniques, ainsi qu’une
pétition spéciale signée par des femmes.
En 1840, Londres accueillit la première
convention internationale contre l’esclavage,
qui réunissait des anti-abolitionnistes améri-
cains et britanniques.
Au cours de l’analyse de ce débat contre
l’esclavage entre 1787 et 1840, on prêtera une
attention toute particulière à des aspects à la fois
politiques et sociétaux :
- la campagne pour l’abolition de l’esclavage
(pré-1807) puis celle en faveur de l’émancipa-
tion (post-1807) témoignent d’une société
britannique transformée et modernisée en
moins de cinq décennies. On peut se demander
comment ces deux campagnes, menées entre
1787 et 1838, participèrent à la transformation
radicale de la société britannique, au sein de
laquelle on pouvait noter la montée en
puissance de la classe moyenne, les leaders de
ces campagnes ;
- la campagne pour l’abolition du commerce
des esclaves, puis celle consacrée à l’émanci-
pation de ces derniers, créèrent une dynamique
nationale qui réussit à rallier des éléments de la
société britannique souvent opposés par
ailleurs : les classes moyennes, les ouvriers, les
“reformers” et les radicaux, les Anglicans et les
“dissenters”, les hommes et les femmes…
Quels étaient les ferments politiques et religieux
qui rassemblaient ainsi cette “nouvelle” nation
britannique ?
- si les deux campagnes semblèrent mobiliser la
société britannique sans distinction, on peut se
pencher sur les demandes plus catégorielles,
celles de réformes politiques et sociales, qui
opposaient la classe moyenne aux classes
ouvrières, dans les années 1830-40. Comment
et pourquoi les tensions entre ces classes
sociales, sensibles sur la plupart des débats
politiques (Repeal of the Test Act, Great
Reform Act, New Poor Law, Factory and Mine
Acts, the Woman Question, the Anti-Corn Law
League, Chartism…), se sont-elles apparem-
ment apaisées autour de la campagne contre
l’esclavage ?
- quel était le poids du contexte international sur
la campagne britannique avant et après 1807,
puis après 1833 ? On pourra, entre autres,
réfléchir aux influences de la révolution
française, puis à celles de la période napoléo-
nienne, sur le débat britannique (Toussaint
Louverture, révoltes de St Domingue et la
Martinique, rétablissement du commerce des
esclaves par Napoléon…). Dans les années
1830-40, on pourra s’intéresser aux échanges
sur le sujet de l’esclavage avec les abolitionnis-
tes américains.
Le programme dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.
Le texte intégral de la tragédie de King Lear est en ligne à l'adresse suivante : http://shakespeare.gueuledebois.net/KingLear/index.html
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