Il est 20h00, je rentre. Je suis nerveuse, il l'entend à mon pas. Oui, toujours ce même escalier.., au bout... la chambre.., mais d'abord cet escalier, et cette foutue marche... Je monte, mais je ne veux pas... J'appuie ma main ça et là... et mon pied fait résonner le bois... J'attend apeurée qu'il ouvre la porte là-haut... mais rien... Alors je sais, je sais que la peur me monte au ventre et que je vais avoir froid... Je suis en haut... je presse le pas, puis j'ouvre la porte... Je jette les yeux au plafond de la chambre sans le regarder lui ; les pales du ventilateur tournent vite, m'étourdissent un peu. Il ne me regarde pas lui non plus, ou plutôt jamais plus depuis cinq and déjà. Comme d'habitude le fauteuil rouge est là, lui, avachit dedans, une bouteille à la main ; plus loin, à gauche, la lampe rouge et le mur... Ce mur qui me répugne et m'effraye chaque jour d'avantage depuis 5 ans. Visiblement aujourd'hui, me voyant partir, il avait dû couper sa main pour inscrire toutes ces insanités sur moi, de son sang; parfois il préfère utiliser du fromage mou ou des agrumes. Ces odeurs me perturbent, et plus encore la sienne, quand il s'approche, non... je ne veux pas qu'il vienne.., lui... comme la plus horrible des choses... il s'insinue... je ne veux pas. Il grogne, il souffle, se retourne vers moi, attrape mes cheveux.., il les renifle, me noue les mains derrière le dos, me jette contre le mur... je sais ce qu'il va faire... mes poignets me font mal et je ne veux pas sentir le fromage.
Winnie