24 heures dans une cité HLM au lendemain d'une émeute.
La raison? Abdel Ichah, 16 ans est entre la vie et la mort blessé
par un inspecteur de police lors d'un interrogatoire Un revolver égaré
tombe entre les mains d'un jeune juif (Vinz) qui s'est juré
de tuer un keuf si son copain meurt.
L'arme est le moteur du film. Vinz passe son temps avec Saëd
et Hubert à parler de tout et de rien, mais le revolver plane
toujours au-dessus d'eux comme une sentence de mort. Vinz voit en
lui le moyen de délivrance de ce qui lui inspire la haine.
Une oeuvre réaliste, lucide, sans parti pris. L'ennui, l'inertie,
le vide de l'existence de ces banlieusards nous sont montrés
avec beaucoup d'adresse. On sent une tension extême, constante
et communicative chez les personnages qui éclate au moindre
prétexte. La frustration est exorcisée par la violence.
Kassovitz filme ses protagonistes sans complaisance. Ils sont tantôt
drôles et attachants, tantôt agressifs, ridicules et irritants.
Une oeuvre remarquable.
Karine Dufour