Case Départ?
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Alors?...
Alors Mr Law - Eleanor Zeal
01-05-1997

Alors?... "Alors Mr Law"

Il aurait sans doute été bon de commencer cette présentation par "La pièce que Madame Zeal a écrite nous à séduit immédiatement."

Ce qui est d'ailleurs tout à fait vrai! Mais il est, peut-être, plus curieux de rendre compte, brièvement, de la manière dont l'aventure a pris forme, de dire, pour une fois ce qui est habituellement tu.

Par une chaude soirée de juin, au cours d'une conversation à batons rompus avec l'ami Frédéric Beaufort, ce grand professionnel de la scène qui nous aide depuis trois ans, la perspective de travailler avec Eleanor s'est soudain déssinée, par hasard. L'idée d'une création,bilingue, sur un support historique dont nous vivons encore les conséquences, nous a, tous des suite, très fort tenté. Donner à voir une oeuvre pour la première fois est évidemment plus satisfaisant que de monter une pièce connue même lorsque, comme l'an passé, la mise en scène s'essaye à un petit ravalement de façade. Avec l'adaptation française promise, incontinent, par Dominique Lagorgette, mêlée aux dialogues originaux, nous étions heureux de renouer avec l'esprit des spectacles des années 80. Et puis, l'exploration de cette France de 1715 par un auteur britannique dont, incidemment, les deux enfants seront à WIX, nous a paru croustillante.

Les entrevues préliminaires, les échaffourées téléphoniques non d'intérêt que parce qu'elles ont peu à peu créer le climat propice au travail. Un beau jours de septembre, en effet, il a bien fallu finir par commencer. Nous avions tous lu auparavant le premier manuscrit d'Eleanor. Chacun, pour des raisons diverses et parfois divergence, avait la ferme intention d'exposer - voir d'imposer - si ce n'est pas sa propre version du texte, du moins sa position - et fermement ! - puisqu'il est nécessaires, d'entrée de jeu dans ce genre d'expérience, de concilier ce qui ne l'est guère: pédagogie et soucis logistiques, budget et expériences théâtrales.

Eleanor Zael qui, à deux reprises reçu le Prix de la Critique au Festival d'Edimburg, dont les productions au "Red Shift", à l'"Empty Space" et ailleurs ... ont été chaleureusement reçues, été, à l'évidence, confrontée à des empoisonneurs maison.

Dans un endroit pour le moins insolite, aux murs éclaboussés de projections de plâtre et de giclées multicolores d'acryl - rien à voir avec Pollock! - autour d'une grande table encombrée de papiers, de livres de référence, de plans d'Imperial College, de croquis, de miettes de l'après-repas, de verres d'eau minérale (mais oui!) les compères scrutaient le dispositif scénique de ce qui s'appelait encore "Breaking The Bank". Cherchez donc à traduire sera en français.

Tantôt debout, tantôt assis, marchant de long en large ou changeant de place, ces étranges personnages, inconscients de leur ressemblance avec la distribution des "Cloches De Bâle" de Vitez, mesurainet les difficultés, analysaient les situations et bâtissaient progressivement une scénographie adaptée à leurs élèves.

L'affaire avancait biens. La bonne humeur regnait en dépit de quelques ronchonnements éparts lorsque, sur un joyeux : "Accrocher vos ceintures!" un des protagonistes fit, d'un coup - il faut le dire, avec l'assentiment de tous - basculer le final, entraînant, par voie de conséquence, la refonte d'une partie de ce qui avaient été défini.

Si certains pense que le théâtre scolaire est un petit divertissement bien sympathique, qu'ils viennent voir!

Quinze jours après, le texte amendé et reproduit, les mouvements recomposés, les répétitions commencées, donnant lieu, au fils des semaines, au mille retouches qui ont finalement permis, grâce à la gentillesse et à la compréhension de Madame Eleanor Zeal, de mettre en place ce Projet d'Action Educative.

Qu'elle soit ici, au nom de tous, très vivement remerciée.

Jacques Iselin



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