- William Shakespeare, The Tragedy of Coriolanus Ed. R. B. Parker. Oxford World's Classics. The Oxford Shakespeare, 1998
- Jane Austen, Pride and Prejudice (1813). New York/Londres, Norton. A Norton Critical Edition, éd. Donald J. Gray, 2001.
Film de Joe Wright (2005).
- Richard Ford, A Multitude of Sins (2002). New York, Vintage Contemporaries, 2003.
- La dévolution des pouvoirs à l’Écosse et au pays de Galles, 1966-1999.
Dans les deux pays, la revendication autonomiste s’exprime à la fin du XIXe siècle par la fondation de groupes de pression proches des libéraux (1886 : Scottish Home Rule Association et Cymru Fydd League) puis, après la Première Guerre mondiale et le déclin du parti libéral, par celle de partis politiques nationalistes indépendants, Plaid Cymru (1925) et le Scottish National Party (1934). Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 1960 que la question constitutionnelle de la dévolution des pouvoirs devient un enjeu majeur du débat politique britannique : en 1966, Gwynfor Evans, président de Plaid Cymru, remporte l’élection partielle de Carmarthen ; l’année suivante, Winnifred Ewing remporte pour le Scottish National Party la partielle de Motherwell. Trente ans plus tard, en septembre 1997, une majorité d’Ecossais et de Gallois se prononce par référendum pour la mise en place d’un Parlement à Edimbourg, d’une Assemblée à Cardiff.
Considérés un peu vite comme un simple vote de protestation, les succès de 1966-67 sont confirmés par la progression des votes nationalistes en 1970 et, surtout, en 1974 (3 élus dePlaid Cymru et 11 du SNP aux législatives d’octobre). Cette montée des nationalismes contraint les travaillistes, nettement majoritaires tant en Écosse qu’au pays de Galles, mais tributaires à Westminster, à partir de 1977, du soutien des libéraux, à faire voter deux lois de devolution (Wales Act et Scotland Act, 1978), repoussées l’année suivante par les électeurs gallois (nettement) et écossais (de justesse) consultés par référendum. Opposé à toute forme de dévolution, le parti conservateur de Margaret Thatcher puis de John Major subit en Écosse et en Galles une érosion telle qu’il n’y remporte aucun siège aux législatives de 1997.
À l’inverse, les travaillistes John Smith puis Tony Blair s’engagent, sous la pression des nationalistes et des libéraux-démocrates, à transférer un certain nombre de pouvoirs aux deux “ nations” périphériques de Grande-Bretagne.
Contrairement au processus de 1978-79, le référendum précède la loi : suite aux “oui” de septembre 1997 (net en Écosse, timide au pays de Galles), le gouvernement de T. Blair fait voter à Westminster le Government of Wales Act et le Scotland Act (1998). Le premier met en place une Assemblée galloise dont les pouvoirs sont limités à la législation dite secondaire, ou déléguée, dans un certain nombre de domaines, le second un Parlement écossais doté d’un véritable pouvoir législatif dans les domaines qui lui sont dévolus. Assemblée et Parlement délèguent leurs pouvoirs exécutifs à un Executive dirigé par un First Minister. Elus en mai 1999 selon un système électoral qui mêle le scrutin d’arrondissement et la représentation proportionnelle, les 60 Welsh Assembly Members forment un exécutif travailliste, les 129 Members of the Scottish Parliament élisant un First Minister travailliste à la tête d’un exécutif de coalition (travaillistes et libéraux).
La question porte sur la période 1966 (élection de Carmarthen) - 1999 (élections à l’Assemblée galloise et au Parlement écossais). Il conviendra notamment :
- de situer la question nationale par rapport aux grandes évolutions économiques, politiques, sociologiques, démographiques, culturelles de cette trentaine d’années.
- de comprendre le fonctionnement de la dévolution administrative gérée, avant 1999, par les ministères aux Affaires écossaises (Scottish Office) et galloises (Welsh Office).
- d’analyser la montée d’un nationalisme culturel dans les deux pays à partir du milieu des années 1960, ainsi que, sous les gouvernements conservateurs de 1979-97, le rejet des “valeurs thatchériennes” par diverses composantes de la société civile, notamment ces représentants d’Eglises, de syndicats, de municipalités, d’universités, d’associations, etc. qui participent aux travaux de la Scottish Constitutional Convention et de la Parliament for Wales Campaign.
- d’examiner les griefs, les objectifs (autonomie ou indépendance) et l’idéologie (nationalisme ethnique, linguistique, civique, etc.) des partis nationalistes, ainsi que l’attitude des partis “britanniques” face à la question nationale et à la nature du contrat constitutionnel qui lie Angleterre, Écosse et pays de Galles.
- de réfléchir à la portée des changements constitutionnels introduits par les lois de 1998 tant pour l’Écosse et le pays de Galles que pour l’Angleterre et le Royaume-Uni.
-
L’empire de l’exécutif: la présidence des États-Unis de Franklin Roosevelt à George W. Bush (1933-2006).
Des trois pouvoirs de l’État fédéral américain,
c’est certainement la présidence qui s’est le plus
profondément transformée depuis la période
fondatrice : aujourd’hui, même les plus forts partisans
de l’exécutif parmi les Fédéralistes peineraient
à reconnaître une institution qu’ils avaient
façonnée en contrepoint de la monarchie
anglaise et de ses dérives autocratiques menaçantes
pour les libertés civiles. Pour autant, cette
évolution reste récente puisque c’est uniquement
avec l’élection de Franklin Roosevelt en
1932 que l’on assiste à une redéfinition pérenne
de l’exécutif américain, qui commence avec le
Vingtième Amendement (1933). Dans un
régime politique qui ne change que par crise, les
années du New Deal et de la Deuxième guerre
mondiale sont marquées par une première
concentration du pouvoir dans les mains de la
présidence selon les deux axes, horizontal et vertical,
de la division du pouvoir aux États-Unis.
L’urgence économique, puis diplomatique et
militaire, l’homogénéité partisane à la tête de
l’État, la mise en retrait de la Cour suprême après
l’épisode du Court Packing Plan de 1937, enfin
la nécessité de l’union nationale après le
7 décembre 1941 participent tous à la “présidentialisation”
du régime américain. Les présidents
Truman et Eisenhower, malgré des pratiques
différentes de l’exécutif, stabilisent l’institution,
inaugurent ses nouveaux contours après la ratification
du Vingt-Deuxième Amendement
(1951) et pérennisent aussi, dans le cadre de la
Guerre froide, l’idée de la nécessité du consensus
Congrès-Présidence en politique étrangère
dans deux périodes de “cohabitation” (divided
government), 1947-1948 et 1954-1960. John F.
Kennedy inaugure, lui, l’ère de la “personnalisation”
de la présidence. Construction d’un rapport
direct avec les électeurs, isolement par rapport
au Congrès : deux caractéristiques de ce que
l’historien Arthur Schlesinger appellera la “présidence
impériale” se mettent en place. La présidence
de Lyndon B. Johnson se révèle à la fois
transformatrice dans son installation d’un nouveau
rapport entre les trois pouvoirs-avec une
période d’extraordinaire productivité législative
et d’alignement idéologique avec la Cour
suprême sur une refondation/expansion des
droits individuels-en même temps qu’accélératrice
de l’isolement de la présidence autour du
débat sur le Vietnam qui creuse le “déficit de crédibilité”
(credibility gap). Richard Nixon, à partir
de 1969, accentue la césure entre la Présidence
et ses contre-pouvoirs, utilisant avec
habilité dynamique les pouvoirs du président de
commandant en chef des forces armées, de chef
de l’État ou encore de “législateur en chef”. On
entre alors dans une logique d’affrontement
direct avec le Congrès autour des pouvoirs de
guerre, du budget et de la politique étrangère qui
débouche sur la crise du Watergate et l’humiliation
de la présidence. Gerald Ford et Jimmy Carter
contribuent, chacun à leur manière, à réparer
l’institution ou à l’humaniser, une entreprise
paradoxale et contradictoire qui n’est, avec le
recul de l’histoire qu’un prélude à la restauration
qu’opère Ronald Reagan (1981-1989). Si le
“grand communicant” réconcilie l’Amérique
avec la Maison Blanche et dessine les contours
d’une présidence moderne forte, il relance aussi
le débat sur la compatibilité entre efficacité et
principes fondateurs, dans le débat sur les nominations
judiciaires (Robert Bork) mais surtout
sur l’affaire Iran-Contra. L’ancien gouverneur
de Californie démontre aussi que la présidence
est devenue une institution essentiellement perturbatrice
dont le pouvoir réside dans sa capacité
à déplacer les rapports de force à son profit.
George H. W. Bush, à contrario, Bill Clinton,
avec des objectifs différents sur la scène nationale
comme internationale, en feront la démonstration.
Avec George W. Bush, on parvient à une
théorisation extrême de la présidence moderne :
expansion des pouvoirs de la vice-présidence,
“exécutif unitaire” (unitary executive), “déclarations
de signature” (signing statements), combat
pied-à-pied avec les tribunaux et le Congrès
sur le traitement des prisonniers de Guantanamo,
redéfinition/expansion des pouvoirs présidentiels
de mener la guerre sont autant de
signes d’une nouvelle “impérialisation” de
l’exécutif américain, qui fait suite à la rupture
institutionnelle qui suit les attentats du 11 septembre
2001.
Dans l’étude de cette évolution rapide de l’institution
dans la période moderne, on prêtera une
attention toute particulière aux points suivants :
- les différentes théories de l’exécutif telles que
mises en avant lors du moment constituant et
leur réinterprétation et utilisation dans la
période moderne
- la jurisprudence des tribunaux et en particulier
de la Cour suprême sur la définition des pouvoirs
de l’exécutif
- les grands affrontements Présidence/Congrès
ou Présidence/Cour suprême, notamment la
crise de 1937, le 80ème Congrès (1947-1948),
le War Powers Act (1973), puis les commissions
d’enquête du Watergate, le pardon de Richard
Nixon par Gerald Ford, la crise Iran-Contra, la
mise en accusation (impeachment) de Bill
Clinton et enfin l’autorisation donnée par le
Congrès en octobre 2002 au Président Bush
d’utiliser la force en Irak.
- les contours de la cohabitation à l’américaine
(divided government)
- la légitimation du pouvoir présidentiel par le
suffrage (aspect de la question qui implique la
connaissance des grandes évolutions du corps
électoral américain, ainsi que des modes de
sélection des présidents).
Le programme dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.
Le texte intégral de la tragédie de Coriolanus est en ligne à l'adresse suivante : http://shakespeare.gueuledebois.net/Coriolanus/index.html
Le texte intégral de Pride and Prejudice est en ligne à l'adresse suivante : http://jane-austen.gueuledebois.net/PridePrejudice/index.html
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