Goa est un mythe exotique persistant. Une histoire de palmiers, de plages et de soleil. Cette ville, contrairement à l'Inde, fut jusqu'en 1961 une colonie portugaise et le profil de la dynamique spirituelle principalement hindoue.

En 1965, c'est l'explosion hippie en Californie. Une scène psychédélique se montre très vite à Berkeley et Haight Ashburry, aux alentours de San Fransisco, et s'étend partout en Californie. Dans les années qui suivent les Beatles partent en Inde accompagnés du Gourou Maharashie et en reviennent avec un morceau de cithare dans l'album "Sgt Pepper". Ces années marquent la recherche spirituelle de toute une génération qui va partir et se nourrir d'hindouisme, de bouddhisme et de tantrisme, fuyant, en définitive, la société de consommation et le conformisme des occidentaux.

En 1969, Nixon est président, la guerre du Vietnam vient rappeler aux jeunes americains que les autorités de leur pays sont conservatrices et policières. Woodstock marque en cette année l'époque du mouvement hippie. Son déclin aussi. Ce sont les années d'une fascination grandissante pour la philosophie orientale. En voyage pour l'Inde, ils entendirent parler de Goa où la vie était paradisiaque, peu chère, entourée de jungle et de plages désertes. Le rêve tribal, le retour aux sources. Immédiatement s'est fait le rapport entre cet endroit sauvage et le besoin de spiritualité des nouveaux arrivants. Une volonté de préserver cet endroit à l'abri des regards indiscrets, des médias et des autorités devient alors un leit-motiv, face à la rumeur de l'existence d'une communauté à part, et de fêtes sacrées sur la plage.

Au début des années 1970, le passage de nombreux musiciens occidentaux à Goa fit lentement évoluer la musique vers une forme plus synthétique avec, notamment, l'influence du new beat belge et de l'éléctro body music.

Goa n'était et n'est pas un endroit intéressant en fait. Il incarne une nouvelle forme d'état d'esprit. Il voudrait redéfinir les anciens rituels tribaux et les adopter au 21ème siècle. Respecter les gens et orienter sa vie vers des rapports humains moins superficiels sont à la base de ce précepte.

Malheureusement, aujourd'hui Goa étouffe, le tourisme a envahi et dénaturé l'endroit. Une foule énorme se presse dans ce lieu qui n'a plus rien à voir avec le mythe qu'il a engendré. Une patrie des hippies migrèrent à travers le monde: en Israël, en Angleterre (Londres et Brighton) et en Australie. Désormais le coeur de la scène Goa internationale se trouve à Londres... brutal changement de décor...

Stanislas