Comme chaque année, dans un lycée à l'étranger,
il y a des départs. Sur ces quelques pages, nous avons décidé
de rendre hommage à certaines personnes que nous avons le regret
de voir partir.
Tout d'abord, "le Barbu". Gourou des théâtreux et maître
suprème de la salle 125, il faisait régner par sa simple
présence un brouhaha d'angoisse et de panique, si bien qu'il
lui arrivait souvent de répéter "faites silence!" (pas
cinq... six!). En plus de sa salle de dessin, il colonisait même
le préau du 35. Oui, même les théâtreux
étaient kidnappés tous les vendredi soir, mais sa bonté
faisait qu'il les libérait quand même deux heures après.
Depuis des siècles, le Lycée est hanté par son
âme excentrique, certes, mais dotée d'un grain de génie
et parfumée à ce qu'on pourrait appeler, à notre
époque, du tabac froid. A l'approche des représentations,
son stress devenait extrême, "et je ne dis pas total car je
ne veux pas faire de publicité pour de l'essence!". "Faites
très attention", disait-il aux générales, "Pas
douze...treize!". Durant toutes ces années, il a enseigné
tout son savoir. Et pendant les périodes de difficultés,
il nous prévenait en affirmant que la situation était
"problématisante"...!?!
C'est avec beaucoup de peine que nous allons libérer Sieur
Iselin des chaînes qui l'ont depuis toujours si fermement, si
solidement, si efficacement rattaché, ficelé, scotché
aux remparts bleu turquoise du temple sans soleil, où jadis
un certain Charles De Gaulle lutta avec brio contre l'envahisseur...
Cela dit, ce plasticien-théâtral, on en avait vraiment
"plein l'sac, plein l'froc, plein l'fond des godillos"!...
Not!